Ce qui change en 2026 : la réforme du DPE
1. Le coefficient de conversion de l'électricité sera abaissé
Actuellement, dans le DPE, l’électricité est pénalisée via un coefficient de conversion qui permet de passer de l’énergie finale (ce que vous payez) à l’énergie primaire (critère du DPE). Ce coefficient est aujourd’hui fixé à 2,3 pour l’électricité. Avec la réforme, il sera abaissé à 1,9.
Cette réduction (~ –17 %) rend plus “favorable” le calcul du DPE pour les logements chauffés à l’électricité, car leur consommation exprimée en “énergie primaire” sera moindre dans le nouveau calcul.
2. Des gains de classe pour de nombreux logements
On estime qu’environ 850 000 logements classés F ou G pourraient “sortir du statut de passoire thermique” grâce à ce changement, sans travaux.
Près de 7 millions de résidences principales (soit ~23 % du parc) pourraient gagner une classe énergétique à l’entrée en vigueur de la réforme, notamment les logements chauffés à l’électricité.
Parmi les logements chauffés à l’électricité, près de la moitié pourraient gagner au moins une classe.
En pratique, un logement classé F ou G pourrait être reclassé en E ou D sans avoir besoin de faire des travaux d’isolation ou de changement de chauffage, simplement grâce au nouveau mode de calcul.
3. Conséquences réglementaires
Actuellement, les logements classés G sont déjà interdits à la location (sauf exceptions) depuis le 1ᵉʳ janvier 2025.
L’interdiction de louer les logements classés F est prévue pour le 1ᵉʳ janvier 2028.
Si un logement est reclassé au-dessus de F (par exemple en E ou D), il pourrait échapper à certaines contraintes réglementaires imposées aux “passoires thermiques”.
Pour les propriétaires ou bailleurs, cette réforme est une “bouffée d’air” pour certains logements qui, jusque-là, auraient été menacés d’une interdiction de location sans travaux.
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Les limites, précautions et zones d’ombre
Cette “remontée” automatique n’est pas magique : elle n’applique pas à tous les logements, et elle ne couvre pas toutes les problématiques énergétiques. Voici ce qu’il faut garder en tête :
1. Tous les logements F ou G ne seront pas reclassés
Même avec la baisse du coefficient, beaucoup de logements resteront encore en F ou G, notamment ceux dont les déperditions thermiques sont très élevées, ou ceux chauffés par d’autres énergies (fioul, gaz, etc.).
2. La “remontée” peut n’être que d’une classe
On parle souvent d’un gain d’une classe (par exemple de G à F, ou de F à E). Ce n’est pas garanti que tous passeront directement à D ou mieux.
3. La performance réelle du logement ne change pas
Le changement est purement “papier” : la consommation, l’isolation, le confort thermique, les pertes restent les mêmes. Donc ce n’est pas une excuse pour arrêter toute rénovation énergétique.
4. Impacts réglementaires dépendants du nouveau classement
Si le bien reste dans F ou G malgré la réforme, les obligations réglementaires continueront à s’appliquer. Il faudra donc toujours anticiper les travaux si le logement ne “grimpe” pas suffisamment.
5. Nécessité de recalcul, et non de refaire le DPE dans tous les cas
Pour les DPE établis depuis le 1ᵉʳ juillet 2021, il est prévu que le DPE soit recalculé automatiquement selon la nouvelle méthode, sans besoin de mobiliser un diagnostiqueur.
Il pourra y avoir une attestation gratuite de changement d’étiquette accessible via le site de l’Observatoire DPE de l’ADEME.
6. Critiques et débats sur la légitimité de ce “reclassement artificiel”
Certains professionnels ou organismes considèrent que ce reclassement sans travaux pourrait “vider de sens” la classification du DPE, si elle ne reflète plus la réalité thermique du logement.